Ébou Ibrahim Kanteh développe un langage graphique issu de la mobilité et de la précarité. Les supports trouvés — planches, cartons, portes — deviennent pour lui des zones d’inscription. Ses figures frontales ne représentent pas le corps : elles l’exposent, comme une présence.
À l’intérieur, les motifs répétés — étoiles, hachures, éclats — organisent la surface. Parmi eux, la flèche-éclair fonctionne comme un geste minimal, proche du tag. Non une signature, mais une preuve de passage : un acte d’existence inscrit sur un support fragile. Dans ce contexte, tracer équivaut à affirmer.
Les détails — cils, sexes, bouches — servent de points de concentration où le corps s’ancre dans le dessin. Chaque œuvre articule ainsi précarité matérielle et cohérence formelle. L’ensemble constitue une écriture visuelle autonome, construite depuis un bord qui devient, par l’inscription, un lieu.







